L’intelligence électronique ne connait pas de limite. Airbus vient de réussir un atterrissage sans pilote.
Ce qui était du domaine de la science-fiction est devenu réalité.
Airbus annonce avoir mis au point la technologie permettant de dérouter et faire atterrir un avion de ligne sans qu’un pilote intervienne.
Airbus, à la pointe de la High Tech
« Dragonfly » – « libellule » en anglais – c’est le nom d’un nouveau système d’Airbus qui automatise les phases les plus délicates du pilotage d’un avion de ligne et que l’avionneur annonce avoir testé avec succès à bord d’un A350-1000 à Toulouse, Bordeaux et Limoges.
À l’instar de cet insecte qui voit à 360°, Dragonfly dote les appareils d’un ensemble de caméras et capteurs qui détectent tout, en vol et sur le tarmac, se repèrent précisément, y compris par reconnaissance du terrain, et ce, même à l’approche d’aéroports non équipés d’ILS, le système qui permet d’atterrir avec une météo dégradée.
Grâce à des échanges automatisés avec le contrôle aérien et les aéroports, Dragonfly rend possible le déroutement et l’atterrissage d’un avion de ligne sans intervention d’un pilote, ce qui n’existe pas à ce jour sauf sur certains petits avions d’affaires. Airbus avait déjà réalisé décollage automatisé en décembre 2019.
L’élément humain, incontournable
L’avionneur se défend de vouloir imaginer un avion sans copilote et encore moins sans aucun piloteet plaide l’utilité de parer la défaillance simultanée – pourtant peu probable – des deux pilotes requis sur les avions de ligne.
Du côté des pilotes, cette annonce ravive scepticisme et agacement. Un pilote très expérimenté rappelle que l’automatisation a, certes, fait disparaître des cockpits navigateur, radio et mécanicien, alors que l’accidentologie a été réduite par 30 en 50 ans.
Mais il redoute que des systèmes tels que Dragonfly encouragent les compagnies à s’attaquer à la présence obligatoire de deux pilotes « reposés » aux commandes. Dans la réglementation européenne, cela impose un troisième pilote pour les vols de plus de 10 h et un quatrième pour ceux de plus de 14 heures. Des postes qui seraient menacés si une autorité telle que l’Agence européenne de sécurité aérienne certifiait sur un appareil l’usage d’un système comme Dragonfly.
Airbus tente d’installer l’idée que l’on peut se contenter d’un seul pilote aux commandes, dénonce Antoine Godier, membre du bureau du Syndicat national des pilotes de ligne. C’est une voie dangereuse .
En matière de sécurité, il est démontré que ce qui fonctionne, c’est le contrôle mutuel de deux pilotes bien formés, entraînés et reposés. C’est le minimum en dessous duquel il est hasardeux de descendre »« Dragonfly » – « libellule » en anglais – c’est le nom d’un nouveau système d’Airbus qui automatise les phases les plus délicates du pilotage d’un avion de ligne et que l’avionneur annonce avoir testé avec succès à bord d’un A350-1000 à Toulouse, Bordeaux et Limoges.