Un roman visionnaire, décapant et à plusieurs niveaux de lectures, signé Azzeddine Mihoubi, à travers une « romance à la palestinienne ».
Le livre « Biographie d’une vipère », se lit d’un seul trait, en prérégrinant dans une épopée de la lutte palestinienne à l’heure de la mondialisation
Le premier paragraphe du narrateur commence par un « je » féminin : c’est la vipère elle-même qui s’exprime à la première personne.
Djalia.dz a lu le livre, plus de 700 pages, et vous en fait un résumé succinct.
On s’attendait à suivre ses pérégrinations au sein de la société des hommes, mais on se retrouve un cran plus haut : la « Biographie de la vipère » est une épopée de la lutte palestinienne à l’heure de la mondialisation et du tout-digital.
Visionnaire, Azzeddine Mihoubi l’est, en ce sens où son livre tombe à pic dans cette escalade de la guerre à Gaza où l’entité sioniste fait découvrir, cette fois-ci, à la face de toute la planète son vrai visage : raciste, criminel, vindicatif et jusqu’au-boutiste. Un Etat-terroriste, pour faire simple.
Azzeddine Mihoubi, écrivain à divers paliers de compréhension
Pour le titre, j’ai beaucoup hésité à traduite « afâa » par « vipère », car « serpent » s’imposait ; toutefois, parlant d’une femme c’est le mot « vipère » qui a été consacré par l’usage. « Serpent » est d’une utilisation plus générale, alors que « vipère » va à certaines femmes, rusées et nuisibles, comme un gant.
À travers un personnage féminin des Arabes de 1948, le lecteur voyage à travers de nombreuses situations, expériences et problèmes, dans les territoires occupés, en particulier à Haïfa, puis dans de nombreux endroits à l’intérieur et à l’extérieur de la Palestine et de l’entité usurpatrice occupante, Israël.
La vipère peut être douce au toucher…
L’écrivain Azzeddine Mihoubi, raconte la vie de Renad avec sa famille, ses relations avec l’administration israélienne, le rejet du Palestinien pour les dérangés et la condition des Arabes dans les territoires occupés, dans le sens où c’est un roman à plusieurs paliers qu’il a écrit. Chaque palier, chaque étage induit une nouvelle approche, une nouvelle compréhension.
Si l’écriture de roman est l’art de la mise en scène dans tous les sens du terme, une vaste démonstration des mécanismes mis en œuvre par le romancier, l’auteur déploie sa capacité à rassembler les fils et les détails du récit. Un romancier au talent artistique exquis et dans un langage éblouissant, attrayant et élégant qui capture les détails de l’histoire, événements politiques et sociaux liés à Renard et à la Palestine.
Une épopée historique avec le serpent, quelle idée pour Azzeddine Mihoubi…. Dans ce roman, l’écrivain partait du murmure du poème du poète arabe « Antarah Ibn Shaddad », alors qu’il parle de la guerre. à son époque, et relie l’image au serpent, comme il le dit :
« Même si les serpents deviennent sensibles au toucher lorsqu’ils se retournent».
Un livre à plusieurs niveaux
Ce lien artistique entre ce qui est évoqué dans le texte poétique d’Antara et ce qui est évoqué dans la biographie du serpent de l’écrivain Azzeddine Mihoubi amène à un point le danger réel du serpent, qui réside dans son venin et ses crocs, et le danger métaphorique du serpent dans la biographie du serpent, qui est représenté par le serpent humain, l’entité sioniste, sur un peuple qui a droit à l’indépendance et à la liberté sur sa terre, à travers un long chemin de conflits intenses et sanglants, et il peut y avoir être un serpent majeur qui soutient le plus petit serpent dans ce conflit.
Des mots simples mais qui pèsent lourd, et dont seul l’auteur, Azzeddine Mihoubi, est au courant de la signification précise. Des niveaux de lectures et de compréhension selon le degré d’adhésion ou non du lecteur averti. Une épreuve tant pour l’auteur que pour le lecteur…
« La biographie d’une vipère »?, Un livre labyrinthe, à plusieurs étages. A décrypter avec la maximum de précaution…