La guerre électronique dont on a déjà fait mention, dans un précédent article, s’installe dans le paysage médiatique de l’Algérie
Le site APS a été bloqué pour éviter plus de dommages. C’est déjà une victoire contre ces centaines d’experts en informatique, lancée depuis plusieurs mois contre l’Algérie, ses institutions et ses intérêts.
Depuis l’annonce publique de la coopération entre le Maroc et Israël sur le renseignement, la défense aérienne et la guerre électronique, la guerre a été pour ainsi dire, déclarée.
En réalité, ce qui était connu depuis longtemps a été enfin rendu public. Et s’il a été rendu public, c’est pour dire que la guerre électronique peut commencer, publiquement, et que le vaincu l’aura été sur le terrain.

Au fil des années, le concept de la guerre a beaucoup évolué, laissant place à une représentation plus électronique. Plus besoin d’aller sur un champ de bataille, avec des armes, des tanks et des munitions. En ce 21e siècle, la guerre se déroule dans le cyberespace et le hacker remplace en partie la figure du soldat. Ce phénomène dont les origines remontent à des décennies porte un nom : la cyberguerre, un champ de bataille où les armes à feu sont remplacés par des claviers d’ordinateurs.
Une insidieuse guerre électronique
Souvenez-vous en, le Maroc et Israël avaient annoncé, le 17 janvier 2023, leur coopération sur le renseignement, la défense aérienne et la guerre électronique, et avaient décidé d’élargir la coopération militaire entre les deux pays « pour inclure le renseignement, la défense aérienne et la guerre électronique.
Si certains estimaient que le Maroc et Israël passent un nouveau cap dans leur relation et coopération militaire, autant dire que ces eux pays n’ont fait qu’annoncer publiquement ce qu’ils faisaient ensemble depuis des années. La coopération militaire et de renseignement est un secret de Polichinelle et personne n’était dupe sur le sujet.
Des officiers du Mossad ont de tout temps collaboré avec Rabat, de même que tous les patrons du Mossad, depuis la fin des années 1950 ont fait le déplacement au royaume dans le cadre des échanges de renseignement.

Donc, au point de vue de l’information, il n’y a aucune nouveauté ni pour les journalistes spécialisés ni encore moins pour les responsables sécuritaires du pays. La nouveauté était uniquement dans l’annonce. Une annonce qui s’arrêtait sur la guerre électronique, surtout.
Avant le piratage du site de la SNTF, puis de l’Agence presse service, il y a quelques mois, le compte Twitter du ministère de la Justice a été hacké, puis immédiatement réparé et protégé par nos experts. L’information était annonciatrice d’une guerre électronique de plus « haute tension ».
Déjà, Pegasus
L’affaire Pegasus nous a donné un avant-goût de la guerre de désinformation menée aujourd’hui dans l’espace cybernétique.
Cette haute technologie israélienne avait été mise entre les mains du Maroc, et la première cible avait été de toute évidence, l’Algérie.
Pegasus est un logiciel espion destiné à attaquer les smartphones sous iOS et Android. Il est conçu et commercialisé dès 2013 par l’entreprise israélienne NSO Group et les premières traces de ses intrusions ne sont découvertes qu’en 2016. Installé sur l’appareil, il accède aux fichiers, messages, photos et mots de passe, écoute les appels, et peut déclencher l’enregistrement audio, la caméra ou la géolocalisation.
Les révélations sur l’affaire Pegasus avaient permis de connaitre les noms des personnalités politiques et publiques algériennes ciblées.
La Maroc s’appuie sur l’Unité 8-200 du Mossad
Le Maroc s’appuie sur la technologie israélienne en matière de guerre cybernétique : sociétés écrans, geeks et hackers israéliens sous-traitent au profit du Maroc dans la région maghrébo-sahélienne. L’Unité 8 200, service d’élite du renseignement israélien et fournisseur officiel de hackers, possède une succursale au Maroc et travaille d’arrache-pied.

On sait que les vétérans de cette unité de renseignement militaire israélienne spécialisée dans la guerre électronique sont recrutés par les entreprises de cybersurveillance les plus performantes du pays. Un quart des salariés du groupe NSO, à l’origine du scandale Pegasus, viennent des rangs de l’Unité 8-200, bras électronique du Mossad. Propager des fake news, désinformer, noyauter et infiltrer sont devenus autant d’armes entre les mains des plus offrants.
C’est ainsi qu’Israël a contaminé toute la région maghrébine, principalement le voisin marocain, qui, pour contrer l’hégémonie de l’Algérie, est prêt à s’embarquer dans toutes les compromissions. Les centaines d’agents de l’Unité 8-200, ses « geeks », ses armées de hackers, ses sayanim et ses agents hautement qualifiés dans le pillage et la collecte de l’information ont « marchandisé » l’information, n’importe quelle information, qui est devenu un produit vendable, exportable et hautement stratégique pour « stériliser », neutraliser ou désarticuler Etats et individus ; les fake news les deep fakes ne sont qu’un petit aperçu du carnage provoqué dans l’univers informationnel d’aujourd’hui.
Attaques cybernétiques, sites algériens ciblés
Avec la coopération entre le Maroc et Israël dans la « guerre électronique », il y aura encore et encore, de sérieux risques d’attaques cybernétiques.
De toute évidence dans cette nouvelle guerre « soft », les attaques cybernétiques seront un prolongement de la guerre politique et diplomatique.
De ce fait, les sites algériens nationalistes seront particulièrement ciblés par de potentielles attaques électroniques maroco-israéliennes.
La coopération de défense entre Rabat et Tel-Aviv qu’ils se sont convenus de renforcer, englobe plusieurs domaines militaires, notamment le renseignement, la défense aérienne et la guerre électronique », indiquait clairement le document final signé à Rabat.
Il n’est pas difficile d’en déduire que l’Algérie, et notamment les sites nationalistes les plus efficaces, seront particulièrement ciblés par les attaques cybernétiques.
Les geeks du Mossad à la manœuvre
En ces temps d’espionnage à l’échelle planétaire, où tout le monde épie tout le monde, le monde du renseignement se déploie de la manière la plus inattendue qui soit.
Si le Maroc fait appel à la High Tech israélienne pour surveiller son puissant voisin de l’est, Israël innove sans cesse pour trouver la faille.

L’Algérie est sous la loupe depuis longtemps. La normalisation avec Rabat n’a fait que précipiter les choses.
Depuis le jour où Rabat a choisi d’officialiser la présence du renseignement israélien à nos portes ouest, le Mossad tente incursion sur incursion pour avoir l’ « information utile » sur l’Algérie, de l’intérieur.
Pégasus n’a constitué qu’une partie des poupées russes, le Mossad agissant à l’intérieur de l’espionnage marocain par le biais de l’unité 8-200, une unité de renseignement de l’Armée de défense d’Israël, responsable du renseignement d’origine électromagnétique et du décryptage de codes.
Recrutés très jeunes, en tant que hackers ou cyberactivistes, personnel civil ou assimilé, les agents de l’Unité 8-200 prennent leur retraite relativement jeunes, avec pour mission de lancer leurs propres entreprises et de se déployer dans le monde, avec des espaces géographiques privilégiés toutefois, tel le Maghreb et le Sahel.
Sociétés écrans, geeks et faux pavillons travaillent au profit d’Israël et des pays alliés dans la région maghrébo- sahélienne dans une guerre du clavier qu’il serait utile d’observer, à défaut de connaitre et de s’en prémunir.