Les récentes mises en garde du Président Tebboune ont été décryptées comme étant un prélude à un changement partiel au sein du gouvernement Benabderrahmane.
En effet, le texte final qui a sanctionné le dernier Conseil des ministres, a comporté des formules qu’on peut expliciter par deux choses : sa colère vis-à-vis du rendement du gouvernement et les problèmes récurrents qui exacerbent le front social.
Or le président ne veut ni l’une ni l’autre, mais bien un staff qui avance au rythme de ses décisions, d’où les mises en garde sévères.
Dernières mises en garde
A un mois du ramadan, un mois très particulier, avec ses spécificités et ses coutumes, les choses ne sonnent pas juste : des prix inabordables, rareté, cherté et exacerbation chez les citoyens.
Lors du Conseil des ministres de lundi, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’a rappelé, prenant encore des mesures strictes pour mettre fin à la «culture de la passivité», qui met à mal la concrétisation des mesures prises et qui exigent célérité et concentration.
Le président de la République, qui a engagé une véritable course contre la montre sait que d’autres «thérapies» s’imposent pour en finir avec cette tumeur maligne connue sous le nom de «bureaucratie».
Les termes du communiqué renseignent sur une colère sourde du Président, et il l’a fait savoir; la cadence de traitement de nombreux dossiers par le gouvernement ne suit pas le tempo souhaité.
Des échéances très «élastiques», des chiffres «approximatifs», des décisions qui «perturbent» le quotidien des citoyens et celui des opérateurs économiques, ont fait sortir le président de ses gonds.
Des dossiers mal menés et malmenés.
Les mises en garde du président ont surtout ciblé les dysfonctionnements qui touchent à la vie quotidienne du citoyen.
Si la cherté, la flambée des prix et la rareté de certains produits ont alimenté une tension sociale perceptible à la veille du ramadan, il faut dire qu’il n’y a pas que cela.
Les destructions des bâtisses construites de manière illicite par exemple, ont été un dossier douloureux. Douloureux parce que détruire une bâtisse neuve et habitable fait mal. Les autorités auraient gagné à la nationaliser et à louer à des prix bas aux jeunes ménages qui louent très cher chez des privés.
Selon un compte-rendu de l’Agence presse service, le président n’a, à aucun moment, «ordonné» la destruction de constructions illicites. C’est plutôt de prendre des mesures pour que cela ne se reproduise plus à l’avenir. Il faut agir en amont, pas une fois la bâtisse construite et habitée.
Tout le staff ministériel n’est pas à blâmer, évidemment: il y a des départements qui s’en sortent quand même, mais d’autres demeurent sont à la ramasse. D’où la nécessité des mises en garde du Président.
Le citoyen, une « ligne rouge »
Les restrictions sur les importations ont été un autre dossier qui semble avoir agacé le président: le président œuvre pour une Algérie ouverte sur le monde, non pas pour un pays fermé. Il n’a, à aucun moment, interdit les importations, l’autosuffisance n’existe dans aucun pays au monde, les importations sont nécessaires.
Le Président a exigé la fin de l’anarchie. Comprendre : pas d’importations de produits dont le citoyen n’en a aucunement besoin. Il a exigé d’assainir le secteur pour mettre fin aux surfacturations, source de transferts illégaux d’importantes sommes en devises, qui se chiffrent en milliards de dollars.
D’ailleurs, cette opération d’assainissement du fichier des importateurs a permis de démasquer et de supprimer un important nombre d’importateurs, dont le chiffre a chuté de 43.000 importateurs à 14.096 enregistrés au Registre de commerce.
Pour le Président, le citoyen est une ligne rouge, et les récentes mises en garde qui préludent d’un changement à la tête de certains départements ministériels à la raine, tendent à le rappeler à tous.