HomeActualitésLes produits du Sahara s'invitent sur les marchés mondiaux

Les produits du Sahara s’invitent sur les marchés mondiaux

   Saviez-vous que ce sont les produits agricoles du Sahara algérien, en fruits et légumes, qui ont servi, dans une large mesure, à la nourriture des gens du nord du pays ces deux dernières années?

Aussi insolite que peut vous sembler cette information, elle est bien réelle. Elle provient directement du directeur exécutif de la Fédération des consommateurs algériens, la FAC, dans une déclaration livrée à Djalia.dz.

Les pommes de terres, la pastèque, le poivron, la tomate ou encore la salade ont été les stars agricoles du Sahara en 2021 et en 2022, et se sont retrouvés, en tant qu’invités d’honneur, sur les tables des subsahariens, à Niamey, Bamako, Gao, Tombouctou, N’djaména, ou encore Nouakchott.

Mais attendez, ce n’est tout, car ces produits, et d’autres encore, s’exportent tout aussi bien en Europe. La datte de Tolga, de Daoussen ou d’El Ghrous fait désormais partie du décor des marchés occidentaux.

 

Le Sahara algérien, l'avenir de l'Algérie
Le Sahara offre de nouvelles solutions au pays.

Un Sahara prometteur, qui n’exige que l’amitié

En Algérie, l’agriculture, qui compte parmi les principaux poumons de l’économie, a enregistré des points importants avec une valeur de production agricole qui a atteint 25 milliards $ au terme de l’année 2020 contre 23 milliards $ en 2019.

Des régions comme Oued Souf, Biskra, Adrar et Ouargla affichent aujourd’hui une santé agricole qui fait pâlir de jalousie la Mitidja, selon M. Toumi, Directeur-exécutif de la Fédération algérienne des consommateurs. Ces villes du désert, spécialement Biskra et El Oued, ont ravitaillé à hauteur de 50% les villes du littoral en fruits et légumes les deux dernières années.

Les dattes algériennes s’exportent partout en Europe et aux Etats Unis, notamment dans les pays à forte concentration de la communauté maghrébine, très friande de ce type de fruit typiquement saharien, très prisé durant le ramadhan de manière plus particulière. La France, l’Espagne, la Belgique, le Canada, pour ne citer que ces pays, sont très demandeurs de dattes algériennes, dont la Deglet nour constitue le must.

A Alger, Oran, Blida, Tizi Ouzou, Bejaia ou Annaba et les grandes villes du littoral, on mange de la pastèque du Sahara; mais ce sont surtout les légumes qui font une entrée remarquable sur le marché à des prix très bas, surtout au niveau local.

Dans le marché de gros à El Oued, les légumes sont « donnés ». La carotte à 25 dinars, la courgette à 35. La betterave à 40 dinars et les fèves à 35 dinars le kilogramme. Le poivron, entassé en petits monticules est proposé à 30 dinars. La pomme de terre, qui caracole dans les villes de l’est à des prix exorbitants, est cédée à El Oued à 50 dinars et moins.

A Biskra, c’est le même coût, avec ce bonus toutefois : la salade est « tombée » à 10 dinars le kilo, alors qu’elle trône à 100 dinars dans les grandes villes du littoral.

Dans une récente édition du quotidien « Le Monde », un article livrait un compte-rendu sur la demande croissante des dattes algériennes en France, où une communauté maghrébine forte de près de 7 millions d’individus, dont au moins 3,5 millions d’Algériens, émigrés, résidents ou binationaux, fait pression sur le fruit des sables.

 

Biskra, une des villes les plus agricoles du Sahara algérien
Une agriculture du Sahara qui surprend par sa richesse.

Ouargla, capitale mondiale de la tomate

Le journaliste Pierre Daum, encore sur « Le Monde », sous le titre de « Sahara algérien, l’Eldorado de la tomate », couchait sur papier son émerveillement face à l’extraordinaire production saharienne de la tomate faite à Ouargla, et qui en fait la capitale mondiale de la tomate.

Si l’eau est disponible en quantité suffisante, le Sahara sait être généreux et répondre positivement à ce que vous mettez comme semonce en son sein. Tout prend, tout peut être cultivé, tout peut être produit, et en abondance, pour peu que vous respectiez les conditions du Sahara.

Le Sahara? C’est l’eldorado de l’Algérie, une région immense comme presque quatre fois la France, qui recèle des richesses inépuisables. Sous la fausse image de l’aridité et de la sécheresse, se cache d’immenses réservoirs d’eau. A certains endroits, sous dix mètres, parfois moins, l’eau sillonne de vastes réseaux souterrains. Il suffit de pomper pour que la vie reprenne ses droits dans cette immensité qui n’a pas finit de nous surprendre.

C’est la magie du désert algérien; longtemps considéré comme un immense puits de pétrole, et seulement, le Sahara s’agite. Et heureux celui qui saura aimer cette terre fertile…

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