Nitya Shaik (il s’agit d’un nom d’emprunt) est une ingénieure indienne d’une trentaine d’années, issue de la classe moyenne et qui a vu dans l’expatriation la possibilité d’une ascension sociale. Mais aujourd’hui, “lorsque Nitya Shaik explique pourquoi elle souhaite quitter l’Allemagne de toute urgence, elle ne sait même pas par où commencer” tant les défis ont été nombreux.

Elle a rencontré du racisme et de la misogynie quand elle cherchait un logement, le coût de la vie ne lui permet pas d’épargner, elle a du mal à trouver un médecin et souffre des obstacles administratifs pour rester en situation régulière.

La barrière linguistique s’ajoute à tout cela, puisqu’il faut parler allemand mais que les bases ne suffisent pas du tout, notamment auprès de l’administration.

Le classement du Migrant Acceptance Index

La dernière étude du Monitor Racism, en 2022, le classement du Migrant Acceptance Index et la plus récente étude de l’OCDE et de la Fondation Bertelsmann confirment la réalité du problème pour les étrangers et les personnes d’origine étrangère.

D’ailleurs, selon le dernier classement InterNations, cité par le quotidien allemand, les travailleurs qualifiés étrangers en Allemagne affirment être les “plus seuls et les plus malheureux du monde”.

Ce constat est dressé par des expatriés éduqués, qualifiés, et souvent privilégiés, comme Richard Jensen, médecin, et sa compagne, Irina Mironow, consultante. Ils ont la double nationalité et ont quitté le Royaume-Uni pour Berlin en raison du Brexit, mais ils veulent désormais y retourner. Irina Mironow pointe du doigt la culpabilisation des mères qui travaillent plutôt que de s’occuper de leurs enfants.