HomeIdentité et cultureL’humour à l'algérienne, ambassadeur de l’immigration en France

L’humour à l’algérienne, ambassadeur de l’immigration en France

 

L’art de la dérision et de l’humour à l’algérienne est le propre des Algériens établis à l’étranger. C’est de notoriété publique.

Si on trouve beaucoup d’humoristes algériens en France, certains sont très célèbres, c’est parce que à la base, il y a déjà cette culture de l’autodérision. L’exemple type en est Melha Badia, avec sa « Miskina ».

Après la musique, l’humour est l’art où les Algériens se distinguent le plus. Depuis Fellag et ses « one man show » dans toute la France, le parler algérois « ammi Mourad »), kabyle (Kamel Bouakkaz) fait tilt. Autant de parodies humoristiques que l’on ressent comme un prolongement de la culture algérienne.

La chose est tellement vraie que Courrier International en fait état. Dans ces quelques lignes nous allons découvrir des noms, encore inconnus du grand public, mais qui ont déjà leur public.

De l’humour à algérienne sans filtre

Les nerfs, la fierté, le drapeau, le football, l’insertion sociale difficile ou encore la « harga » sont des thèmes de « l’algérianité’ qui reviennent dans leurs sketchs, où transparait cet inénarrable humour à l’algérienne.

De la sorte nous avons observé l’émergence d’une multitude de comédiennes et comédiens d’origine algérienne. Nous citerons Redouane Bougheraba, Melha Bedia, Ahmed Sparrow, Malik Bentalha, le Comte de Bouderbala, Lamine Lezghad appelé Naïm, Wary Nichen, Réda Seddik, etc.

L’humour à l’algérienne a été également une thérapie pour extérioriser la vie et exorciser les démons anciens. « Poser des mots justes sur leur réalité et leurs difficultés dans la société française dans laquelle on leur a laissé une place très encadrée », écrit Courrier International, évoquant le sujet.

Pour le média cité, le « stand-up ou la comédie a permis à ces artistes de retrouver aussi une fierté à être biculturel. Le fait de raconter sa vie intime et donc son histoire familiale permet d’aller contre les croyances erronées qu’une origine maghrébine n’est pas d’une grande utilité, voire que c’est une honte. Une idée largement développée en France.

Prenons par exemple le fait de parler arabe et spécialement des dialectes arabes. Cette compétence n’est absolument pas valorisée en France, contrairement à l’anglais, l’allemand ou l’espagnol par exemple ».

Humoristes et pince-sans-rire

Les humoristes n’hésitent d’ailleurs pas à utiliser l’arabe sur scène et à expliquer certaines symboliques que représentent des mots ou des expressions en arabe classique ou darija. Comme le fait Wary Nichen sur scène et à travers des vidéos.

Puisqu’il s’agit de ça, raconter la multiplicité, toujours avec un humour à l’algérienne. Ces comiques s’inspirent de leurs origines, mais n’en font pas un sujet unique. Sur scène, ils racontent aussi ce qu’implique une vie à Paris ou à Marseille, comme le fait Redouane Bougheraba.

Ce qu’implique l’arrivée d’un étudiant algérien en France, comme l’a déjà fait Réda Seddiki.

Leur humour à l’algérienne ou leur origine maghrébine n’est qu’un biais pour raconter un pan de leur vie. Comme toute œuvre elle résonne forcément chez d’autres personnes, qu’elles soient algériennes, françaises ou d’autre nationalité.

Le stand-up par exemple ne se cantonne pas à la région parisienne. Des comiques comme Ahmed Sparrow ou Redouane Bougheraba ont fait rire le public du célèbre festival d’humour de Montreux en Suisse.

Le Comte de Bouderbala était le premier artiste franco-algérien à jouer sur la scène du Comedy Cellar à Manhattan. Naïm s’est même produit à un festival d’humour à Tel-Aviv, où il promettait de rester lui-même sans se censurer.

La série Miskina de Melha Bedia est également intéressante, elle donne à voir la réalité des familles algériennes mais aussi maghrébines. Cette comédie a séduit un large public sur Amazon Prime et a même été saluée par la presse française, dit Courrier International.

L’humour à l’algérienne? oui, il existe surtout en France.

RELATED ARTICLES