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Madrid pousse Bruxelles à faire pression sur Alger

 

Même si Madrid ne le dit pas ouvertement, son refuge à Bruxelles est un appel à faire pression sur Alger.

L’Espagne compte toujours sur un rapprochement avec Alger pour booster ses exportations, à l’arrêt depuis plusieurs mois suite au coup de froid entre les deux pays.

Dans une interview à l’agence Europa Press, le chef de la diplomatie espagnole a réaffirmé que le gouvernement de son pays maintient sa « main tendue » avec Alger. Les précédents fois où l’Espagne a fait un pas pour la réconciliation, elle a essuyé un refus de la part de l’Algérie », a-t-il dit.

Albares a réitéré que l’Espagne veut une relation comme celle qu’elle entretient avec ses autres voisins, « guidée par l’amitié » et « basée sur le respect mutuel, les intérêts réciproques et la non-ingérence dans les affaires intérieures ».

Pression dans un gant de velours

Dans ses réponses à Europa Press, le ministre espagnol des Affaires étrangères a reconnu que « l’Algérie est un fournisseur de gaz fiable qui respecte toujours ses contrats internationaux », comme elle l’a démontré en matière de gaz même pendant la crise diplomatique entre les deux pays.

Cependant, « il y a encore des opérations commerciales qui restent bloquées », a-t-il souligné. « L’Espagne n’a rien fait pour bloquer ces opérations commerciales (…) Chaque fois que nous détectons une opération bloquée, nous continuons à l’envoyer à la Commission européenne car la politique commerciale est une politique commerciale commune », a-t-il ajouté.

Cette pression sur Alger qui ne dit pas son nom est explicité de la sorte par José Manuel Albares:

« C’est l’UE qui a les instruments, tant pour le dialogue que pour la réponse, et il y a des contacts entre les autorités européennes et algériennes », a-t-il indiqué, sans donner de détails sur la nature de ces contacts.

L’Espagne ne désespère pas de voir la crise avec l’Algérie réglée, tout en campant sur sa nouvelle position concernant le conflit au Sahara occidental.

A la source, le scandale Pedro Sanchez

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, se dit convaincu que la relation entre les deux pays peut être « réorientée », après dix mois d’une crise provoquée par le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez.

Celui-ci a effectué en mars 2022 un revirement spectaculaire dans la position de l’Espagne vis-à-vis de la question du Sahara occidental, en décidant de soutenir le plan d’autonomie marocain.

Depuis, les relations se sont détériorées avec l’Algérie qui a procédé, en juin, à la suspension du Traité d’amitié signé avec Madrid en 2002 et au blocage du commerce entre les deux pays. Seul le commerce du gaz et du pétrole s’est poursuivi ces six derniers mois.

Bruxelles ne peut faire pression sur Alger, sans contraindre l’Espagne à revoir sa position sur le Sahara occidental, car au point de vue du droit international l’Espagne reste une puissance administrante des territoires sahraouis, et opérer de la sorte en abandonnant des terres qui ne lui appartiennent pas à un pays qui n’en est pas le propriétaire, ce qui revient à dire que l’Espagne est dans le tort à tous points de vues.

 

 

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