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Le pillage continue: un manuscrit de l’Emir Abdelkader en ventes aux enchères le 11 mars

 

Un manuscrit appartenant à la résistance de l’Emir Abdelkader est mis en vente aux  enchères  le 11 mars courant.

Le pillage continue. L’Algérie a même acheté plusieurs documents appartement à l’Emir, mais beaucoup d’autres restent encore dans les collections privés de riches antiquaires français.

La restitution des documents historiques a été une constantes dans les demandes algériennes à l’ancien colonisateur.

L’Etat français avait promis à plusieurs reprises la restitution des biens culturels et des documents historiques à l’Algérie, mais on observe d’année en année un trafic qui se fait à un haut sommet de la société française.

L’Emir Abdelkader dévalisé

Il est prévu qu’un ancien manuscrit de son auteur, Al-Hadi Abu Srour Ibn Abd al-Rahman al-Abbadi al-Shafi’i du Caire, sera mis aux enchères à Van, France, le 11 mars.

Il a été achevé dans le mois de chawwal 1020, correspondant à août 1620, et il a été copié le 6 novembre 1659 par Muhammad Ibn Muhammad Ibn Qasim Ibn Issa Ibn Muhammad al-Ghabrini al-Hadi, selon les informations disponibles sur le site d’enchères.

Un court texte rédigé en français indique que « le manuscrit a été saisi par les armées de l’occupation française, dirigées par le général Théodule Changarnier, lors d’un raid contre une tribu qui faisait paître ses moutons dans la région.

L’Emir Abdelkader a été de son côté plus correct avec les armées coloniales, n’hésitant pas à sauver des prisonniers de guerre pour les remettre à la France, respectant les droits des prisonniers de guerre très longtemps avant la promulgation de la Convention de Genève.

Le livre a été retrouvé chez un des disciples de l’émir Abdelkader, l’ennemi des Français, en juin 1842. Il fut emmené en France par le lieutenant Blanry, officier dans l’armée d’Afrique, le 29 août 1842.

Pendant plus de quinze ans, la France a livré une guerre sans merci à l’Emir Abdelkader, les raids suivant les rais et les attaques succédant aux attaques, avec vols, assassinats, tueries et pillages du bétail et des objets chers trouvés sur les populations locales.

Selon les informations historiques disponibles, l’invasion a eu lieu en juin 1842 à Ouancheris, à Tissemsilt, selon le rapport du Général Changarnier au Maréchal Bugeaud, selon un compte-rendu du journal « Le Moniteur », édition du 5 juillet 1842.

Crimes et vol de richesses et de manuscrits rares

Dans son rapport, il a mentionné le résultat de son attaque, tuant 50 personnes et réussissant à capturer 3 000 membres de la tribu, dont des hommes, des femmes et des enfants.

Le journal a également parlé d’un autre raid immédiatement après le premier, qui a abouti à un grand butin représenté par la saisie de 15 000 chameaux, 300 chevaux et mules, et de 15 à 16 000 moutons, et toutes les mules ont été prises, en sus d’un butin énorme.

Ces informations historiques confirment l’ampleur des crimes commis contre le peuple algérien pendant l’occupation française et l’ampleur du pillage systématique de ses richesses, en particulier le vol de la célèbre Smala de l’Emir Algérie, avec tout ce qu’elle contenait comme livres manuscrits, d’une grande valeur scientifique, historique et culturelle, des ses objets personnels et des ses vêtements, dont certains effets sont à ce jour exposés dans des musées en France ou sont la propriété de riches collectionneurs français, qui s’en délestent dans des moments de disette, comme c’est le cas pour notre manuscrit mis en vente le 11 mars.

beaucoup de manuscrits et d’objets personnels appartenant à l’Emir Abdelkader ont été récupéré par l’Etat algérien, mais des objets personnels, dont des livres, demeurent dans des collections privées et sont épisodiquement mis en vente.

Fondateur de l’Etat algérien et faisant partie du patrimoine culturel et politique national, l’Emir est un personnage central de l’histoire récente de l’Algérie moderne.

L’Etat algérien sauve plusieurs documents

On s’en souvient, un lot de lettres manuscrites de l’Emir Abdelkader et d’autres le concernant, datant du 19e siècle, a été racheté par l’Algérie il y a quatre ans.

Ce lot, qui comporte des lettres écrites en langue arabe, accompagnées de traduction, signées et portant le sceau de l’Emir Abdelkader, était mis en vente aux enchères par l’Hôtel Drouot à Paris.

Ce lot porte également sur des lettres écrites par le père de l’Emir et par Ahmed Bey.

L’acquisition de ce lot a été menée conjointement par le ministère de la Culture et le ministère des Affaires étrangères à travers l’ambassade d’Algérie en France qui « ont évalué la valeur de ces documents ».

Cette opération, relevant de la souveraineté nationale, s’inscrit dans le cadre des instructions de l’Etat algérien pour la récupération des archives et la facilitation des travaux de recherche des historiens.

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