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Visas refusés et non remboursés : les étudiants crient à l’arnaque !

Les visas refusés peuvent-elles être remboursés? La France dit que non, et que les frais du traitement des dossiers sont prélevés sur les sommes préalablement versées.

Mais les étudiants crient à l’arnaque et affirment qu’il y a commerce juteux pour la France de refuser le visa et de prendre l’argent en même temps, alors que l’étudiant se trouve ainsi, doublement pénalisé. D’autant que le flou qui entourent les procédures de refus de visa laisse les étudiants sans voix.

Une enquête du média Basta! dénonce un business florissant pour la France, et très coûteux pour les Africains.

Visas refusés et non remboursés, c’est légal ?

 

Depuis plusieurs semaines, dit-il, l’État français est accusé par plusieurs organisations civiles africaines de se faire de l’argent sur le dos des demandeurs de visa. En cette rentrée universitaire, les critiques sont particulièrement vives du côté des étudiants.

Car c’est une règle : les frais dépensés (plusieurs centaines d’euros) ne sont jamais remboursés, même si la procédure n’aboutit pas.

De nombreux Africains dénoncent le fait de ne pas être remboursés lorsque leur demande de visa pour la France est refusée.

Les étudiants, dont les frais d’inscription à l’université ont été augmentés, sont particulièrement pénalisés.

Politique des visas : discriminations et injustice

 

Le 14 septembre 2022, 115 organisations des deux rives de la Méditerranée ont signé l’appel intitulé : « La politique des visas : discriminations et injustice ».

Selon elles, entre 2021 et mars 2022, 23 % des demandes de visa en provenance des pays du Maghreb ont été refusées parce que ces États rechignent à rapatrier leurs ressortissants en situation irrégulière en France.

Ces organisations dénoncent des procédures « extrêmement coûteuses et sans remboursement en cas de refus », ainsi que « des mesures discriminatoires insupportables ».

Le chantage au visa dénoncé dans ce communiqué est assumé par le ministre français de l’Intérieur.

Le 6 novembre 2020, lors de sa visite en Tunisie, Gérald Darmanin avait évoqué le sujet avec le président Kaïs Saïed. Le ministre français avait demandé au chef de l’État d’accepter le retour des Tunisiens expulsés de France, sans quoi le nombre de visas accordés serait réduit.

Le 28 septembre 2021, sur France Inter, Gabriel Attal, alors porte-parole du gouvernement, parlait d’une « décision drastique, inédite, mais nécessaire » pour justifier la baisse sévère du nombre de visas accordés aux Tunisiens (-30 %), aux Marocains (-50 %) et aux Algériens (-50 %).

Cette situation de visas refusés et non remboursés risquent encore d’exacerber les tensions, déjà grandes, chez les étudiants maghrébins, sahéliens et africains, dit Basta!

La balle est dans le camp de la France. A elle de trouver le juste milieu et de faire en sorte de ne pas pénaliser les étudiants outre-mesure.

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